Fête le Mur
Fête le mur est une association fondée par Yannick Noah dans l’année 1996 en réaction à la situation de la France cette année-là. En créant cette association il inscrit le sport dans la démarche d’éducation et d’insertion par le sport. Cette pensée-là est toujours le cœur de travail de Fête le Mur. À Nantes nous retrouvons comme activités le tennis, le paratennis, le double dutch et de la gym.
Interview d’Ahmed Ben Said, directeur de Fête le Mur Nantes :
Q : Qui êtes-vous ?
R : Je suis Ahmed Ben Said, directeur de l’association Fête le mur à Nantes. C’est une association qui existe au niveau national et qui a des implantations un peu partout en France dont une ici à Nantes. Je suis directeur de Fête le mur depuis sa création en 2006 et avant ça j’étais responsable d’un site à Chambéry.
Q : Que représente cette association ? (Valeur, but de création)
R : Le cœur de notre action c’est le tennis. Nous avons aussi développé depuis 2009 du Double Dutch, on a aussi une section Paratennis pour les personnes en situation de handicap et puis une section gym sportive. Fête le mur c’est une association d’éducation par le sport donc on essaye de véhiculer des valeurs telles que le respect, la solidarité, la combativité, la tolérance, l’estime de soi, la discipline et la volonté. C’est le socle de notre travail d’éducation et d’insertion. On met en place d’autres actions qui n’ont rien à avoir avec le sport. On organise notamment des dictées et nous travaillons beaucoup sur le décloisonnement.
Q : Pourquoi faire partie de l’interassociatif ?
R : On fait partie de l’interassociatif aussi par un coup de hasard. C’est-à-dire que nous répondons aux appels à projets de la politique de la ville. Un jour nous avons reçu un mail venant soit de la Fal-44 soit de Paq'la Lune qui sollicitant comme chaque année l'intégration de nouvelles associations au sein de l’interassociatif. Et quand j’avais regardé au début c’était 7 associations qui en faisaient partie. On est passés à 17 à un moment donné et nous y avons inscrit l’association parce qu’on trouvait qu’il y manquait des associations autour du sport. Il a beaucoup de structures orientées sur la culture, l’insertion professionnelle et je crois que nous sommes la seule à vocation sportive. Je me suis dit que ce serait pas mal si on pouvait représenter un peu le sport même si on a vocation à représenter tous les clubs de sport mais c’est pour ça que nous avons rejoint l’interassociatif. Je suis allé à quelques réunions et j’ai trouvé intéressant de pouvoir participer à ce groupe qui, à ma connaissance n’existe pas dans les autres villes.
Q : En parlant d’interassociatif, selon vous qu’est-ce que la politique de la ville ?
R : La politique de la ville c’est tout un plan d’action qui est mis en place à la fois par l’Etat, les préfectures, les métropoles pour développer des actions dans les quartiers. Je pense qu’au début l’interassociatif a essayé d’aider les des décideurs à écrire ce plan d’actions. Personnellement je n’ai pas participé à l’écriture par contre j’ai assisté à des réunions pour intégrer Fête le Mur à l’interassociatif et donner un peu notre point de vue sur ces actions. Je défends beaucoup le sport et notamment l’éducation et l’insertion. C’est selon moi une façon d'aborder ces thématiques là très porteuse même si malheureusement encore peu reconnue. J’estimais que dans les financements ce n’était pas assez reconnu malgré le fait qu’on s’accorde sur l’importance du sport dans la vie de manière générale. Et le fait d’avoir intégré l’interassociatif ça nous a permis de nous faire un peu plus connaître par les décideurs.
Q : Quel est votre rapport avec la politique de la ville ?
R : Nous tenons de bonnes relations avec Mme Naël mais aussi Mr Brossais (ancien sous-préfet) et Mme Chaib, sa remplaçante à la sous-préfecture chargée à la politique de la ville. Après, il y a tous les techniciens qui sont à Nantes métropole, à la préfecture avec qui on s’entend très bien aussi. Nous nous entendons bien aussi avec le groupe de l’interassociatif, du moins ceux qui participent plus régulièrement aux réunions. Je trouve que nous sommes un groupe assez homogène et complémentaire qui nous permet de transmettre aux décideurs les interrogations que nous sommes amenés à avoir.
Q : Trouvez-vous qu’il y a une évolution depuis que vous avez intégré le contrat de ville ? (à votre échelle)
R : Je ne sais pas si on a réussi à évoluer, par contre nous avons réussi à poser des questions qui ont du sens. La grosse interrogation que j’avais en arrivant dans l’interassociatif c’était sur les financements. À savoir comment les petites structures font quand elles n’ont pas de trésoreries et qu’elles doivent mener des actions avant que les fonds ne leurs soient octroyés ? C’est une question très compliquée et le fait de faire partie de l’inter-associatif nous a permis de la porter à hauteur des décideurs dans le but de trouver des solutions pour faciliter la vie des petites associations dans le cadre de la politique de la ville. Et la deuxième chose que j’essaie de valoriser dans le cadre de la politique de la ville c’est le sport car j’y suis très attaché. Cela permet de faire un vrai travail éducatif sur les jeunes qu’on a parce que quand ils adhèrent à un sport ils adhèrent aux règles qui vont avec. C’est-à-dire qu’ils adhèrent à pas mal de choses pour pouvoir pratiquer leur sport et ça permet de leur faire comprendre que s’ils respectent les règles dans le sport c’est la même chose dans la vie de tous les jours. L’important c’est de savoir qu’il y a des règles et quand on les transgresse dans le sport généralement on se fait exclure du club ou bien on est sanctionnés. Et c’est ce principe-là qui fait lien avec la vie quotidienne. Ce que j’explique aux jeunes c’est que ce n’est pas normal d’accepter aveuglément les règles dans le sport et de ne pas accepter ou de mettre en doutes les règles en dehors du sport.
Q : S’il y avait des choses à modifier et/ou à ajouter pour faire évoluer positivement la dynamique de l’agglomération nantaise dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, lesquelles seraient-elles ?
R : Je trouve déjà que l’initiative d’avoir créé un inter-associatif est quelque chose de très positif parce qu’à ma connaissance ça n’existe pas ailleurs. Pour avoir participé à des réunions et des comités de pilotage j’ai du mal à voir si ce n’est de remonter les difficultés de certaines associations aux décideurs pour que, eux puissent prendre des décisions les plus justes possibles.
Q : En dehors de cela, y a-t-il un chantier sur fête le mur qui vous a marqué ?
R : On a fait tellement de choses depuis 2006 donc mis à part les activités que je vous ai citées on a fait un gros travail sur le décloisonnement. On essaye de faire sortir les jeunes donc on organise beaucoup de voyage dont au moins un par an à l’étranger (essentiellement les capitales européennes). Les jeunes ont pu participer à des séjours à Rome, Athènes, Madrid, Maltes,… On essaye de d’emmener les 11/18 ans en vacances l’été au moins une semaine. Ces initiatives-là sont des choses positives et s’il y a une action qui nous tient à cœur depuis que nous l’avons créée c’est la Dictée pour tous. C’est un concept qui a été créé par une association à Paris et l’idée c’est de rassembler un maximum de gens autour de la langue française. C’est une action hyper intéressante parce qu’intergénérationnelle. On la fait depuis 4/5 ans sur le quartier des Dervallières mais l’idée aujourd’hui ce serait de la développer plus dans la métropole. C’est-à-dire en soutien des structures qui souhaiteraient le faire, mettre en place un levier qui pourrait leur permettre de l’organiser. Ce que j’aimerais surtout c’est permettre aux gens de quartiers d’aller dans des endroits symboliques pour les dictées. Au mois d’Avril 2019 j’ai amené deux jeunes à l’Elysée ainsi qu’au mois d’octobre 2019 où j’ai amené là 10 jeunes pour une dictée à Versailles. À ce moment-là je me suis dit que ça pouvait être génial aussi à Nantes. On en a des endroits symboliques qui pourraient accueillir une dictée comme la Mairie de Nantes, la Préfecture, le Château parce qu’il y une cours assez vaste où on pourrait mettre une installation permettant d’accueillir 200/300 personnes et le nouvel espace Mauduit. L’idée c’est d’inciter les jeunes à aller dans ces endroits mythiques parce qu’on a pas forcément l’occasion de y aller.
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