La Luna
La Luna est une association qui a pour but de donner vie à la création artistique. Située dans le quartier des Dervallières, à la Fabrique, elle propose divers ateliers tournés vers l’art aux habitants qui le souhaitent. C’est avant tout un collectif artistique qui a été fondé en 1992 par Laure Coirier, Anne Racineux et Marie Rolland et dont les valeurs principales sont l’échange et le partage artistique.
Ci dessous nous vous présentons une vidéo réalisée pendant un temps d’atelier de la Luna : https://youtu.be/_vz8BUXZAgE
Interview Laure Coirier, Anne Racineux et Marie Rolland, fondatrices de la Luna :
Q : Qui êtes-vous ? La Luna : Nous sommes Laure Coirier, Anne Racineux et Marie Rolland, enseignante à l’école d’architecture de Nantes à temps partiel. Nous sommes toutes trois plasticiennes dans l’association La Luna. Q : Que représente cette association ? (valeurs, but de création) L.L : C’est un collectif artistique qui s’est créé en 1992 à partir des Dervallières. On s’est retrouvées à vouloir créer une activité sur les quartiers populaires et c’est par un concours de circonstances que nous nous sommes implantées ici. Nous avons des formations classiques école des beaux-arts et nous avions envie d’interroger notre pratique artistique dans des lieux qui, il y a maintenant 25 ans n’étaient pas des lieux très fréquentés par des artistes. Nous avions aussi envie de nous confronter à l’espace public et être dans une création partagée. Toutes nos œuvres sont conçues dans un échange d’idées et de savoir-faire avec les habitants. Q : Si vous aviez trois mots pour définir les valeurs de l’association ? L.L : On peut dire collectif déjà, l’échange et artistique. Q : Pourquoi faire partie de l’interassociatif ? L.L : Parce que nous avons une pratique de terrain sur les quartiers populaires ce qui fait que nous démarchons auprès de la politique de la ville pour certains projets et pour pouvoir rencontrer d’autres associations qui sont dans les mêmes problématiques que nous. Pouvoir mettre en commun nos idées et faire remonter au niveau de l’Etat ou des Institutions les problématiques du terrain. Mais pouvoir aussi défendre les idées des habitants en étant une forme de relais sur leurs besoins et leurs envies. Q : Et selon vous, qu’est-ce que la politique de la ville ? L.L : La politique de la ville est là pour pouvoir accompagner financièrement des projets portés par les acteurs de terrain et des habitants. Dans cette idée il y a une dimension publique des projets, c’est-à-dire qu’ici nous sommes dans des créations de projets avec les habitants qui n’ont pas les moyens de s’inscrire à des ateliers ou des activités. C’est une situation où l’Etat doit investir du temps et des moyens pour faire mieux dans ces domaines et espaces là. Q : Quel est votre rapport avec la politique de la ville ? L.L : Pour nous, la politique de la ville est essentielle, il n’y a pas encore assez de financement mais pourtant ça reste indispensable car nos projets sont de dimensions publiques. Et comme ils sont de cette dimension il est juste que l'on mette en place ces projets avec des fonds publics. Nous ne pouvons pas en tant qu’acteur être dans un rapport de rentabilité en lien avec ces actions. Et c’est pour cette raison aussi que nous avons besoin de l’argent public. Q : Trouvez-vous une évolution depuis que vous avez intégré l’interassociatif ? L.L : Oui, ça nous a vraiment permis de développer certains projets c’est sûr. Après c’est toujours la question de la durée et la pérennité et ne plus uniquement proposer des actions ponctuelles et éphémères. L’idée c’est de savoir ce qui prend le relais après une action et comment on agit dans la continuité. Q : Si il y avait des choses à modifier et/ou à ajouter pour faire évoluer positivement la dynamique de l’agglomération nantaise dans les quartiers prioritaires de la Ville lesquelles seraient-elles ? L.L : On sait qu’il y a beaucoup d’argent qui a été mis sur le bâtiment, tout ce qui est matériel mais on souhaiterait une meilleure équité dans la répartition des fonds aussi vers l’accompagnement humain. On ne peut pas rénover uniquement par l’urbain, le social aide aussi et est indispensable pour trouver ses repères et les interlocuteurs dont nous avons besoin. La question c’est aussi comment les différents acteurs de la politique de la ville pourraient-il être plus en lien pour agir en complémentarité ? Les bailleurs sociaux doivent être aussi plus investis financièrement c’est très important. Q : Y a t-il un projet qui vous a marqué ? L.L : Les Actions Collectives, ce regroupement de gens. On est une diversité d’adultes, d'associations et quand nous avons créés ce regroupement on s’est dit que peu importe si nous étions bénévole, participants, encadrant social, etc, nous étions simplement disposés à écouter et apprendre de chacun pour créer des choses ensembles. Ce projet-là est pour nous très fondateurs. La Luna a deux axes de recherche artistique : La coopérative publique (dynamique de création coopérative) et un autre projet qui s’appelle l’Azur (atelier sensible d'urbanité) qui génère des projets en rapport avec l’urbain et les habitants. Nous créons en pieds d’immeubles des actions sur le cadre de vie. Nos actions s'adressent à tous les publics enfants et adultes, en ce moment nous travaillons par exemple à la réalisation d'une signalétique poétique sur l'espace public mais nous pouvons aussi créer du mobilier urbain… L’idée principale reste de proposer un espace d’expression et de création à l’habitant.
Contact
La Luna (association) 19 rue Jean-Marc Nattier 44100 Nantes tél : 02 40 58 07 19